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Comment une promenade en forêt devient une mini aventure et un enseignement...

  • Christine Koob
  • 19 nov.
  • 3 min de lecture

Un dimanche ensoleillé, un appareil photo, deux pieds bien chaussés, un blouson bien chaud, une écharpe toute douce, le cœur léger pour aller rencontrer la forêt et l'idée de retourner sur le site de l'Ermitage des Luzernes découvert la semaine précédente.

Premiers pas sur l'allée qui mène directement vers l'endroit convoité. Joli scintillement attire mon regard au sol. Des gouttelettes sur une feuille morte. Petites perles qui se gorgent d'une belle Lumière.

Puis un chemin de traverse me tend les bras. Avec enthousiasme je quitte l'allée toute droite et toute tracée. Mille et une couleurs d'automne viennent émerveiller mon regard. Elles coulent en moi et font iriser un sourire sur mes lèvres. Que c'est beau ! Que c'est bon d'être là.

Le chemin devient plus subtil. Il n'est plus celui que l'homme a créé. Ce sont les traces des cervidés qui l'ont dessiné. Je me glisse à pas feutrés, en ancrant mes pieds dans le sol meuble qui m'accueille. Un arbre m'attire. Son tronc emmène mon regard vers son feuillage. Verticalité, hauteur, admiration. Je m'appuie sur sa force.

Mais ! qui voilà à hauteur de ma joue ? Gracile araignée sage et immobile. Je peux te confier que, depuis peu, je n'ai plus peur de toi et tes congénères. Oui, oui, il existe des miracles ! (ou ne serait-ce pas l'apprentissage de la danse des lettres hébraïques qui apaise des peurs anciennes...?)

Dans le silence et la contemplation, je t'admire. Et... j'entends des pas au loin. Qui va là ? un humain ? Non ! Une biche, deux biches, trois biches, quatre biches... Ouha, youpi, magnifique, formidable ! Joie, Joie, Joie, vite une photo... Ah... erreur de la photographe débutante... Tellement envie de laisser trace et de partager ce moment de grâce que mes mouvements trahissent ma présence. Mesdames préfèrent s'éloigner au plus vite...

Je continue et continue à m'extasier. Le petit monde du sol de la forêt est tout un univers de merveilles...

Goutte d'eau suspendue à un brin d'herbe, reflétant la beauté du monde dans sa minuscule bulle de paix.

Champignons aux sillons concentriques comme une onde qui se propage.

Feuilles mortes dont la beauté des motifs imprime encore la vie.

Perle d'été, mûre gourmande, faisant irruption dans le feuillage en brandissant son étendard rouge.

Et la délicatesse de la prêle avec son tutu vaporeux et sa tige espiègle à la frimousse de lutin.

Je ne suis plus de chemin tracé, si ce n'est celui de la beauté de tout ce qui m'entoure. L'émerveillement guide mes pas. Les minutes deviennent éternité. Un bruit m'attire. L'eau de la source s'écoule. La Vie bruisse son chant mélodieux.

La pénombre m'enveloppe et me rappelle que le temps aussi s'écoule.

Le moment de rentrer est venu. Retour à une autre réalité. Il est temps de savoir où je vais ! Je cherche alors vers où me diriger. Aucun chemin, des ronciers, des troncs au sol, beaucoup de boue dans laquelle je m'enfonce. De l'émerveillement, je passe à l'amusement face à la situation dans laquelle ma déambulation m'a mise.

Puis l'amusement se transforme en inquiétude. Les questions m'assaillent. Aïe, je ne sais pas par où continuer. Je m'embourbe. L'heure tourne. Je ne vais pas m'en sortir. Bouillonnement cérébral.

Je m'arrête. Je respire. Je reviens à la Joie d'être là tout simplement, si reliée à toute cette vie autour de moi. Et je laisse mon corps et mes pas choisir la direction. J'ai renoncé à rejoindre l'Ermitage des Luzernes.

J'ai renoncé à tout but. Je sors des fourrés attirée vers une trouée lumineuse. Je gravis un petit promontoire... Et...

La clairière de l'Ermitage des Luzernes est là sous mes yeux ébahis. Joie, Joie, Joie. Je ris. Je suis arrivée par le fond du marais qui l'entoure. Sans le vouloir.

En me laissant emmener par l'émerveillement.

En ne laissant pas la peur m'envahir.

En restant connectée à la Confiance.

Quelque soit le chemin, c'est le bon chemin et il m'emmènera là où il est juste d'aller.

Christine KOOB, 17 novembre 2019


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