Cette partie sur mon cheminement intérieur m'a semblé importante pour donner des éléments aux personnes qui souhaiteraient notamment bénéficier d'un accompagnement psycho-spirituel. Pour qu'elles puissent sentir si elles résonnent avec ce qui est partagé et si cela les invite à me contacter.
D'étudiante à psychologue
J'ai obtenu le DESS (Diplôme d'Etudes Supérieures et Spécialisées) en psychologie clinique et psychopathologie de la faculté de sciences humaines à Reims en 1992.
J'ai aimé étudier, apprendre, et ainsi mieux comprendre le fonctionnement psychique humain.
A 23 ans, diplôme en poche, je pouvais exercer ce métier. En étais-je vraiment capable, la tête bien remplie de toutes ces théories ? Je me souviens de ce sentiment d'être totalement démunie face à une personne SDF que je rencontrais au centre de réinsertion, mon premier poste. Comment créer une relation avec cet homme qui n'avait aucune envie de parler à une psychologue ? Est-ce que les 5 années d'études universitaires m'ont été utiles ? Je pense que c'étaient plutôt mes aptitudes d'humaine… J'ai petit à petit pris conscience combien j'avais besoin d'autre chose pour accompagner les personnes en souffrance...
CK
Université de Reims
Du métier de psychologue vers devenir thérapeute
CK
Saint Jacut de la mer - séminaire ACP
Le "hasard" a fait que je suis "tombée" sur une annonce d'un institut de formation (IFRDP) dans le Journal des psychologues. Je me suis alors lancée dans une formation à l'Approche Centrée sur la Personne selon Carl ROGERS en 2001. J'avais pour objectif d'acquérir des outils… J'en souris encore aujourd'hui car l'ACP va bien au-delà d'acquisition d'outils...
J'ai parcouru ce cursus de 4 ans en développant ma personne et en intégrant des attitudes (empathie, accueil positif inconditionnel et congruence) grâce à l'expérience que j'ai pu vivre de ces attitudes auprès des facilitateurs qui dispensaient cette formation. Quelle différence fondamentale avec les études universitaires ! Une approche expérientielle où la personne est au centre…
Ma pratique a alors beaucoup évolué… J'ai gardé ce titre de psychologue mais je l'ai étoffé, élargi avec cette expérience essentielle d'être, vécue grâce à l'ACP.
J'ai lâché toute velléité à diagnostiquer, conseiller, être dans la directivité, me considérer comme supérieure ou sachant. J'ai tenté toujours davantage d'œuvrer avec humilité, authenticité, ouverture, acceptation. Pour accompagner les personnes à recouvrer leur propre direction intérieure. A reprendre contact avec leur Moi et renouer un lien de confiance avec eux-mêmes. Et reprendre le pouvoir d'être eux-mêmes.
Être thérapeute
Ces dernières années ma sensibilité à la Nature s'est amplifiée. J'ai ouvert de nouvelles portes à l'intérieur de moi. J'ai commencé à apercevoir de nouveaux horizons et sentir qu'il y a bien d'autres façons de percevoir le monde, de percevoir d'autres mondes, visibles et invisibles. D'autres façons d'être en lien avec son intériorité, avec les autres, avec la Vie. Un cheminement où la suprématie du mental laisse de plus en plus place à l'intuition.
Ce qu'a écrit Carl ROGERS m'a alors vraiment rejointe (voir citation dans le blog)
Après avoir appris un savoir intellectuel avec des études universitaires, puis acquis une connaissance, co-naissance-, avec une formation expérientielle, s'ouvre désormais un nouveau chemin, un chemin d'initiation.
Œuvrer en tant que thérapeute prend tout son sens. Car il s'agit de me relier au vivant, toujours plus profondément, et tenter de créer le terreau favorable au développement du vivant chez la personne accompagnée. Me nommer thérapeute, en reprenant la racine grecque du mot qui signifie "prendre soin", rejoint avec justesse le chemin intérieur sur lequel je me sens évoluer. Cela me permet aujourd'hui de me sentir plus alignée avec ma façon de pratiquer. Et je sens combien cela peut aussi m'emmener vers de nouveaux horizons pour incarner mon métier.
Chemin spirituel
CK
Clairière de l'Ermitage des Luzernes en forêt de Saint Gobain
Issue d'une famille catholique pratiquante, la question de la spiritualité a toujours été présente en moi. J'ai baigné dans un univers où l'existence de Dieu ne faisait aucun doute. Elle m'a été inculquée avec ouverture d'esprit. J'ai mis du temps à faire mienne cette conviction. J'ai traversé une crise spirituelle il y a quelques années. Je suis restée connectée à Plus Grand grâce à ma relation à la Nature, indispensable pour mon équilibre. Il ne s'agit finalement que de mots. Peu importe la façon dont on nomme la dimension spirituelle, que ce soit Dieu, l'Univers, la Nature, le Tout, ou encore Plus grand'... J'ai vécu un mouvement intérieur profond me conduisant vers une foi indéfectible et évidente. Et je sens combien cette foi m'est essentielle pour accompagner le vivant dans le cadre de mon métier.
Ce cheminement a été inspiré par des sessions régulières au centre spirituel de Béthanie, où vit une communauté chrétienne orthodoxe inspirée par les enseignements de Karlfried Graf Dürckheim (avec Francis DEKEYSER, Marguerite CARDOS, Anne DUCROCQ, Jean-Yves LELOUP, Bertrand VERGELY). Ainsi que par de nombreuses retraites en monastère (Val d'Igny, Senlis, Mont St Michel) Puis par la découverte des ouvrages de Denis MARQUET où il est question de voie christique. Et aussi par la série The Chosen. Et enfin par les lectures des ouvrages et la rencontre de Jean-Yves LELOUP et la découverte de l'œuvre de Maurice ZUNDEL.
Ma connexion à la Nature m'a par ailleurs invitée à explorer le chamanisme. J'ai lu des ouvrages qui m'ont vraiment parlé profondément comme ceux de Sandra INGERMAN, Michaël HARNER et Corinne SOMBRUN. J'ai trouvé mon tambour, compagnon de voyage et d'expériences vibratoires. J'ai participé 3 années consécutives au festival international de chamanisme du Cercle de sagesse et de l'union des traditions et spiritualités ancestrales. Et je suis actuellement, et ce depuis 2 ans, l'enseignement de Guillaume ZEENDER via "Chamanisme Intégratif".
Cette ouverture à la dimension spirituelle va de pair avec l'élargissement de conscience permise par la connexion profonde au corps. J'ai ainsi expérimenté différentes pratiques me permettant de vivre le corps comme source d'expériences fondamentales : 10 ans de qi gong, l'accompagnement par Eric LANCELLE en biokinergie depuis 8 ans, l'enseignement de la danse de lettres hébraïques de Patrick BURENSTEINAS, la participation à des ateliers de Movement Of Life d'Armelle SIX, la méditation zazen quotidienne depuis 7 ans, la pratique du yoga et du breathwork régulièrement.
Pour terminer voici la définition des thérapeutes selon Jean-Yves LELOUP. Elle rejoint, à mon sens, la façon dont Carl ROGERS concevait la thérapie comme terreau favorable pour permettre à la personne de se relier au vivant et à sa "tendance actualisante"...
Et elle inspire ma pratique...
Le mot thérapeute, en grec, signifie d'abord soigner, prendre soin. Le Thérapeute ne guérit pas, il soigne. C'est la nature qui guérit, c'est la Vie qui guérit. Le rôle du Thérapeute est de créer, ou de permettre les meilleures conditions pour que la guérison puisse advenir. Le Thérapeute ne guérit pas mais il crée le lieu, le milieu, l'atmosphère, les conditions favorables pour que la guérison ait lieu. Le Médecin, au sens majuscule du terme, c'est la Nature, et le Thérapeute est là pour collaborer avec elle. Le Thérapeute ne guérit pas, «il prend soin ».
Inspiré des écrits de Jean-Yves LELOUP au sujet des thérapeutes d'Alexandrie
CK