De l'écoute par l'autre vers l'écoute de soi.
- Christine Koob
- 22 oct.
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Dernière mise à jour : 25 oct.
"Tout d'abord, comme il [le client] trouve quelqu'un qui l'écoute et accepte ses sentiments, il devient peu à peu capable de s'écouter lui-même. Il commence à recevoir ce qui lui est communiqué de l'intérieur, à se rendre compte qu'il est en colère, à savoir reconnaître quand il a peur, et même à prendre conscience de ses moments de courage. Au fur et à mesure qu'il s'ouvre plus à ce qui se passe en lui, il devient capable de prêter l'oreille à des sentiments qu'il avait toujours niés et refoulés. Il peut écouter des sentiments qui lui ont semblé si terribles, ou si déroutants, ou si anormaux, ou si honteux, qu'il n'a jamais été capable de reconnaître leur existence en lui-même.
Au fur et à mesure qu'il apprend à s'écouter lui-même, il en vient à mieux s'accepter. Tandis qu'il exprime des aspects cachés et terribles de lui-même toujours plus nombreux, il s'aperçoit que le thérapeute lui témoigne, ainsi qu'à ses sentiments, un respect réel et inconditionnel. Il en vient lentement à prendre la même attitude envers lui-même, à s'accepter tel qu'il est, et se trouve donc prêt à avancer dans le processus du devenir.
Et enfin en écoutant plus attentivement ces sentiments intérieurs, avec moins d'évaluation et plus d'acceptation envers lui-même, il évolue vers une plus grande congruence. Il se trouve en état de s'évader de la façade derrière laquelle il s'abritait, d'abandonner ses comportements défensifs, et d'être plus ouvertement ce qu'il est véritablement. Au fur et à mesure de ces changements, en devenant plus conscient de soi, en s'acceptant davantage, en adoptant une attitude moins défensive et plus ouverte, il se trouve enfin libre de changer et de se développer dans les directions naturelles de l'organisme humain."
Carl ROGERS, in "le développement de la personne", éditions Dunod, octobre 1998, p 46-47


